Christine Falling, une baby-sitter qui veut du bien à vos enfants

Publié le par KatieJane



Extraits du livre de Stéphane Bourgoin, Serial Killers, enquêtes sur les tueurs en série

Obèse, le menton carré, la chevelure rêche et un visage lourd qui encadre des yeux minuscules, avec une peau marquée par des cicatrices d'acné juvénile, elle est née le 12 mars 1963 à Perry, une petite ville rurale en Floride. Seconde d'une famille de 9 enfants qui survit grâce à une mère qui s'adonne à la prostitution et un père qui s'occupe dans de menus travaux manuels. Dès le départ, l'enfant comprend que sa naissance est une calamité. Elle est victime d'abus sexuels et physiques de la part de ses deux parents. Malgré une existence marquée par la violence, Christine a l'impression que le monde s'écroule quand son père est victime d'un accident de travail qui le rend infirme. La famille, qui vit déjà d'expédients, finit par exploser. L'église locale intervient pour tenter de placer Christine, qui a 4 ans, et sa soeur Carol dans un foyer d'adoption. Un couple âgé de et très rleigieux accepte de prendre Carol, qui est son aînée de 2 ans, mais refuse de s'occuper de Christine, connue pour être une enfant difficile. Mais ils ne peuvent adopter Carol que s'ils prennent Christine, tout en la prévenant qu'elle a intérêt à bien se tenir sinon ils devront sévir. A 5 ans, Christine, qui bégaie, est régulièrement battue, insultée et enfermée dans un placard obscur.

En 1969, les policiers, qui sont souvent alertés par des voisins inquiets, se rendent au domicile de la famille d'accueil, mais rien n'est fait pour protéger les enfants. A 7 ans, Christine traque les animaux du voisinage pour les tuer. Elle a 10 ans lorsque les premiers fantasmes de meurtre apparaissent : les chats sont des proies excitantes, mais les animaux ne suffisent plus à apaisier son stress. Elle rêve d'étrangler des êtres humains. Pour se calmer, Christine se met à manger de manière boulimique. Elle fugue dès l'âge de 11 ans et, l'année suivante, tente de rejoindre sa vraie mère.

Lorsque qu'elle rentre chez ses parents, la vie se dégrade encore un peu plus. Les abus sont permanents, la violence est quotidienne et les insultes pleuvent. Christine Falling a 14 ans et, à chaque fois que sa mère se montre abusive, elle se précipite au service des urgences de l'hôpital où elle prétend être victime de maladies plus étranges les unes que les autres, qu'il s'agisse de taches rouges sur sa peau ou de morsures de serpents venimeux. En l'espace d'un an, elle consulte à 54 reprises. Christine est emmenée par un proche parent à l'hôpital, non pas pour une maladie imaginaire, mais parce qu'elle a essayé de se suicider en se tranchant les veines du poignet avec un couteau à steak.

Malgré ses problèmes de poids et d'acné, elle commence à coucher avec tous les hommes, généralement plus âgés qu'elle, qui croisent son chemin. En 1977, elle épouse un de ses amants car elle attend un enfant. Le mariage échoue au bout d'un mois à peine et elle perd l'enfant à la suite d'une fausse couche. Christine Falling se retrouve à nouveau toute seule. Elle décide de subvenir à ses besoins par le baby-sitting, et elle ne manque pas de demandes car tout le monde sait qu'elle adore les enfants. " J'avais toujours ces envies de meurtre. Je pensais souvent à mettre les mains autour du cou des enfants que je gardais. En février 1980, la petite Cassidy est venue dans ma chambre. Il devait être 7-8h. Elle est montée dans le lit pour dormir à côté de moi. Elle est tombée en se cognant la tête et elle n'arrêtait pas de chialer. Il n'y avait rien à faire. Je l'ai prise dans mes bras pour la bercer, mais rien ne marchait. J'ai su alors qu'elle allait avoir des ennuis. Je lui ai serré le cou. J'ai pressé avec mes mains. Jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus. Et je l'ai regardée pendant que je le faisais. Après, je ne me souviens plus de rien. Je ne sais pas si c'est parce que la gosse criait ou m'énervait... j'ignore ce qui m'a poussé à agir. C'était comme si j'étais arrivée à faire quelque chose que personne d'autre ne pouvait faire."
L'enfant décède à l'hôpital de "causes naturelles". Les concitoyens de la petite ville de Blountstown vont même jusqu'à plaindre la jeune femme. Elle déménage jusqu'à la cité voisine de Lakeland où elle est installée depuis 2 mois lorsque, près d'un an après la mort de Cassidy Johnson, elle garde Jeffrey Michael Davis, âgé de 4 ans. Ce jour-là, Christine ne se sent pas très bien car elle vient de se disputer violemment avec un de ses petits copains occasionnels. Elle est très en colère et les fantasmes de meurtre se font plus pressants. La nuit tombée, elle pince le nez du petit Jeffrey et lui couvre la bouche. Là encore, aucun soupçon ne vient ternir la réputation de la jeune femme.

Trois jours après le décès, Christine garde Joseph Spring, 2 ans, pendant que ses parents assistent à l'enterrement du petit Jeffrey Davis. Elle lui inflige le même traitement qu'au précédent. L'aveuglement des médecins persiste : le certificat de décès indique à nouveau une mort naturelle, même si certains doutes persistent. Pendant un temps, les médecins pensent qu'un virus, le Coxsackie A-8, a peut-être été transmis par l'entremise de la baby-sitter, mais des examens ultérieurs ne donnent rien. Même si elle est considérée comme innocente, la jeune femme a du mal à retrouver du travail, les parents estiment qu'elle porte malheur. Elle retourne dans sa ville natale de Perry où elle convainc un vieillard de 77 ans, William Swindle, de l'engager comme femme de ménage et cuisinière. L'homme se meurt d'un cancer et connaît des problèmes cardiaques. Le jour même, il est découvert mort dans sa cuisine, avec une marque bleutée sur la gorge : "J'ai pris le fil du téléphone et je lui ai mis autour du cou, puis j'ai tiré dessus jusqu'à ce qu'il tomùbe par terre et devienne bleu". Les autorités ne demandent aucune autopsie et le décès est attribué au cancer.

En 1982, Christine Fallin se remet au baby-sitting lorsqu'une cousine lui demande de l'accompagner à l'hôpital pour faire vacciner sa fille de 8 mois, Jennifer Daniels. Sur le chemin du retour, le bébé pleure sans cesse et sa mère stoppe le véhicule pour descendre lui acheter un jouet. Lorsqu'elle revient, Jenifer s'est calmée. Elle ne respire plus. Après un verdict de mort subite du nourrisson Christine assiste à la cérémonie religieuse de l'enterrement de Jennifer où elle s'évanouit au moment où l'organiste joue la mélodie Precious Memories. Suite à chaque décès, elle découpe tous les articles de journaux qui relatent les évènements et les colle dans un album qu'elle aime feuilleter quand les fantasmes montent en elle.

Entre-temps, la jeune femme est retournée à Blountstown où elle s'installe avec son petit ami dans une caravane. Le 2 juillet 1982, elle reçoit la visite de Lisa Coleman qui lui donne à garder son fils Travis âgé de 10 semaines. Le bébé sort de cinq jours d'hospitalisation suite à une pneumonie et sa mère éprouve le besoin de se reposer l'espace d'une nuit. Le lendemain matin, l'enfant est découvert mort dans son berceau. Mais cette fois-ci, le médecin qui examine le corps, le docteur Joseph Sapala, fait son travail et reconnaît des symptômes liés à l'asphyxie.

Christine Falling se fait admettre volontairement dans un établissement psychiatrique de Tallahassee, où elle plaide coupable pour 3 meurtres d'enfants afin d'éviter la peine capitale. Elle est condamnée à la prison à perpétuité avec une peine incompressible de 25 ans avant de pouvoir bénéficier éventuellement d'une libération conditionnelle.
" J'ai toujours ces instincts meurtriers. A certains moments, j'ai des envies de meurtre. Si jamais j'étais relâchée un jour, je pourrais pas vous promettre que je ne recommencerais pas. Je pense que c'est peut-être la jalousie ou la colère qui m'ont fait agir ainsi... je ne le sais pas moi-même. Et personne ne le saura jamais, puisque moi-même je ne veux pas le savoir. C'est un mystère pour moi comme pour tout le monde parce que j'aime les gosses à en mourir. Vous savez, c'est moi qui me suis plus ou moins mise en taule. Si je n'avais pas commis d'erreurs, ils ne m'auraient jamais attrapée. Suis-je guérie ? Pas vraiment. Mais du moment qu'on me tient éloignée des enfants, je suis okay".

Publié dans serial "killeuses"

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